Beaucoup de salariés proches de la retraite s’interrogent sur la meilleure façon de quitter la vie active. Faut-il partir en retraite dès que possible ou négocier une rupture conventionnelle avec son employeur pour bénéficier d’avantages financiers et du chômage ? Ce dilemme est d’autant plus présent que les règles évoluent avec la réforme des retraites et de l’assurance chômage. Dans cet article, nous décryptons les deux options, leurs atouts et leurs conditions, afin de vous aider à optimiser votre fin de carrière en 2025.
Départ volontaire à la retraite : comment ça se passe ?
Opter pour un départ volontaire à la retraite signifie que vous prenez l’initiative de quitter votre entreprise pour faire valoir vos droits à pension.
- Vous devez prévenir votre employeur à l’avance (respect d’un préavis identique à celui d’un licenciement).
- Si vous avez au moins 10 ans d’ancienneté, vous avez droit à une indemnité de départ à la retraite dont le montant dépend de votre ancienneté. Les conventions collectives peuvent prévoir des montants plus favorables.
- Fiscalité : cette indemnité de départ est entièrement soumise à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales.
Attention : en choisissant de partir en retraite, vous n’avez pas droit aux allocations chômage, puisque c’est une cessation volontaire d’activité. Vous commencerez à percevoir votre pension de retraite à l’issue du délai administratif prévu, mais aucun revenu ne comble l’intervalle entre votre dernier salaire et votre première pension.
Rupture conventionnelle en fin de carrière : quels avantages ?
La rupture conventionnelle est un accord à l’amiable entre vous et l’employeur pour rompre le contrat de travail. Cette formule peut être bien plus avantageuse qu’un départ en retraite classique pour un salarié senior, et ce pour plusieurs raisons :
- Indemnité plus élevée : L’indemnité de rupture est au minimum égale à l’indemnité légale de licenciement, souvent supérieure à la prime de départ en retraite. Vous pouvez de plus négocier ce montant avec votre employeur.
- Traitement fiscal avantageux : Si vous n’avez pas encore atteint l’âge légal de départ à la retraite, une partie importante de l’indemnité est exonérée d’impôt et de cotisations sociales. Une fois l’âge légal atteint, cette exonération disparaît.
- Chômage jusqu’à la retraite : En cas de rupture conventionnelle, vous pouvez percevoir l’allocation chômage (ARE) jusqu’à la liquidation de votre retraite à taux plein, sous certaines conditions. Cela vous permet de bénéficier d’un revenu de remplacement pendant que vous continuez à valider des trimestres.
💡 Bon à savoir : De nombreux salariés utilisent cette stratégie à partir de 57-60 ans pour profiter d’indemnités, du chômage, et liquider leur retraite à taux plein.
Quelles sont les conditions pour être indemnisé jusqu’à la retraite ?
Pour bénéficier du chômage jusqu’à la retraite, plusieurs dispositifs sont à connaître :
Durée classique
- Si vous avez 55 ans ou plus, vous pouvez être indemnisé jusqu’à 36 mois (contre 24 mois pour les moins de 55 ans).
- Un départ juste après votre 55ᵉ anniversaire peut donc vous donner droit à une année supplémentaire d’indemnisation.
Maintien des droits jusqu’à la retraite
Si vous n’avez pas encore tous vos trimestres à l’âge légal, vous pouvez être indemnisé au-delà de 36 mois, jusqu’à votre retraite à taux plein, sous conditions :
- Avoir été indemnisé au moins 1 an.
- Avoir travaillé 12 années au total.
- Avoir été salarié au moins 2 ans dans les 5 dernières années.
- Avoir validé au moins 100 trimestres.
Cela évite le trou de revenus si vous n’êtes pas encore éligible à la retraite à taux plein.
👉 Exemple : à 60 ans, vous partez en rupture conventionnelle et percevez 36 mois d’allocations chômage. À 63 ans, vous n’avez pas encore le bon nombre de trimestres. Le maintien des droits vous permet de continuer à percevoir l’ARE jusqu’à votre retraite à taux plein.
Conseils pour bien négocier votre fin de carrière
1. Anticipez le calendrier
Commencez à discuter d’une rupture conventionnelle 1 à 2 ans avant votre départ souhaité. L’âge auquel vous signez la rupture a un impact direct sur la durée d’indemnisation et le traitement fiscal.
2. Vérifiez votre situation
Assurez-vous que vous n’êtes pas encore éligible à la retraite à taux plein (âge + trimestres). Sinon, vous perdriez l’accès au chômage et l’indemnité serait pleinement imposable.
3. Communiquez avec votre employeur
Une rupture conventionnelle peut être bénéfique aussi pour l’entreprise (départ apaisé, pas de charges supplémentaires). Mettez en avant les bénéfices d’un départ organisé et progressif.
4. Explorez les alternatives
- Retraite progressive : travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de votre retraite.
- Cumul emploi-retraite : continuer une activité après votre départ, avec des revenus complémentaires.
5. Préparez votre transition
Même si vous partez en rupture, commencez à préparer votre dossier de retraite dès que vous approchez de l’âge légal. Pensez à vérifier votre relevé de carrière, à anticiper les délais, et à prévoir votre budget de retraite.